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Savez-vous quoi faire pour éviter la foudre en randonnée ?

Posté par : François Jourjon 17 août 2012 106 commentaires

Foudre en randonnéeS’il y a bien un moment où on se sent petit en randonnée, c’est quand on se fait surprendre par un orage et que l’on se retrouve au beau milieu de celui-ci. Le bruit du tonnerre, la lumière des éclairs, la pluie, le vent et même parfois la grêle – tout cela est souvent à la fois beau et terrifiant.

Quand on est chez soi au chaud, cela peut être fascinant de regarder un orage par la fenêtre. En randonnée, loin d’un abri fermé, c’est souvent une autre histoire – on se sent un peu à la merci de la nature.

Cela vous est-il déjà arrivé ? Et qu’avez-vous fait ? Avez-vous couru ou paniqué comme beaucoup de personnes ? Connaissiez-vous les précautions à prendre ?

Les orages sont responsables de beaucoup d’accidents en randonnée. On ne va s’intéresser dans cet article qu’à la foudre et laisser de côté les autres dangers liés aux orages (pluie, grêle, vent, froid, montée de rivières…).

Je tiens à préciser que je ne suis pas météorologue. Cependant, comme je passe pas mal de temps sur des parois rocheuses à faire de l’escalade, je me suis bien renseigné sur ce qu’il faut faire et ne pas faire en cas d’orage. En escalade, on est très exposé, mais on peut l’être aussi très facilement en randonnée.

J’ai donc regroupé ici les éléments qui proviennent de ce que j’ai appris et des recherches que j’ai effectuées. On entend tout et son contraire et il est difficile de faire la part des choses entre ce qui relève du mythe et ce qui relève de la « vérité scientifique ». Beaucoup d’informations à ce sujet ne sont que des hypothèses – et donc ce que vous lisez dans cet article est à prendre avec des pincettes.

Tous les ans, des randonneurs sont frappés par la foudre. Inutile de rappeler que cela se traduit souvent par des brûlures graves, des arrêts cardiaques… ou même la mort. Les foudroiements directs sont assez exceptionnels, mais les foudroiements indirects et leurs conséquences sont à prendre très au sérieux.

Nous allons d’abord voir comment essayer de ne pas vous retrouver exposé à la foudre, puis quoi faire si jamais vous y êtes exposé.

Note : Dans l’article, j’utilise l’expression « la foudre tombe »même si elle n’est pas correcte – car c’est la plus couramment employée.

Que faire pour ne pas se retrouver exposé à la foudre ?

Comme toujours, il vaut mieux prévenir que guérir. Alors, comment éviter de se retrouver à portée de la foudre ?

  • En se renseignant sur la météo avant de partir. Vous pouvez le faire sur internet ou par téléphone et même contacter des locaux (gardiens de refuge par exemple) – qui connaissent bien leur région et peuvent prédire la météo localement. C’est un geste à toujours avoir avant de partir randonner. Si jamais les risques sont trop importants, restez chez-vous, faites autre chose ou allez ailleurs.
  • En partant tôt. Les orages ont plus souvent lieu le soir – surtout en période estivale. Vous avez donc moins de chances d’être exposé à des orages si vous partez tôt et rentrez en début ou milieu d’après-midi. Mais attention, cela ne vous garantit pas de ne pas subir un orage à 10h du matin.
  • En levant la tête, en repérant les nuages menaçants et en suivant leur progression. Même si vous n’êtes pas météorologue, rien ne vous empêche de surveiller le ciel. Faites-le régulièrement, car il est possible que seulement une demi-heure s’écoule entre un beau ciel bleu et un orage. Les orages peuvent se former très rapidement – en particulier l’été en montagne.
  • En anticipant. S’il y a des risques d’orage, ne vous engagez pas dans une zone particulièrement exposée à la foudre (plateau, crête, sommet, etc.). Attendez que l’orage passe en restant dans une zone moins exposée (vallée, dépression, etc.), faites demi-tour ou adaptez votre itinéraire.
  • En prévoyant. Si le temps est incertain, ayez toujours une solution de secours en tête et estimez le temps qu’il vous faut pour vous mettre à l’abri. Ce n’est pas quand l’orage est à 1 km qu’il faut commencer à penser à regagner la vallée qui est à 4 heures de marche !
  • En sachant faire demi-tour. Faire demi-tour n’est pas facile. On a toujours tendance à se dire : « peut-être que l’orage va passer à côté » et à repousser le moment où il faut faire chemin inverse. Le problème est qu’en attendant trop, on n’a souvent pas le temps de faire demi-tour jusqu’à un abri sauf. Il est difficile de se dire que l’on fait peut-être demi-tour pour rien, mais est-ce que le risque de se faire foudroyer vaut le coup de continuer ?
  • En observant les animaux. Bien que je ne l’aie jamais personnellement observé, il paraît que les animaux et en particulier les vaches redescendent des sommets et crêtes quand un orage s’approche. Donc encore une fois, observez ce qu’il y a autour de vous – même si vous êtes en train de souffrir, la tête basse, dans une montée interminable. 😉

Que faire une fois que l’on est à portée de la foudre ?

Même si la prévention est le meilleur moyen d’éviter un accident lié à la foudre, il peut arriver de se faire surprendre et de se retrouver dans un orage. Je connais énormément de personnes à qui c’est arrivé – et j’en fais partie. Et dans ces cas-là, il vaut mieux savoir quoi faire ! Il n’y a pas d’endroit qui est complètement à l’abri de la foudre, mais certains sont plus à l’abri que d’autres. Avant cela, il faut savoir à partir de quelle distance un orage est dangereux – ce qui est loin de ce que l’on peut s’imaginer.

Comment savoir si la foudre peut m’atteindre ?

Lorsque la durée entre le moment où vous voyez un éclair et le moment où vous entendez le tonnerre correspondant est inférieure à 30 secondes, l’orage est assez proche (moins de 10 km) et la foudre peut vous atteindre. Dans ce cas, vous devez prendre les précautions suivantes :

  • Ne paniquez pas. Beaucoup d’accidents arrivent de cette manière – des randonneurs qui paniquent et se blessent en faisant quelque chose de peu réfléchi (pour rester poli).
  • Ne courez pas. Il semblerait que la foudre puisse emprunter le courant d’air créé derrière vous, mais c’est surtout parce que vous risquez de vous blesser en glissant ou chutant qu’il ne faut pas le faire.
  • Eloignez-vous des objets métalliques car ils conduisent très bien l’électricité. Laissez vos objets métalliques (bâtons, sacs avec armature métallique, etc.) à environ 30 m de vous et gardez cette distance avec tout autre objet en métal (barrières, tuyaux, etc.). Si jamais vous entendez un objet métallique bourdonner, débarrassez-vous en et éloignez-vous de celui-ci immédiatement.
  • Eloignez-vous des points d’eau d’environ 100 m – pour les mêmes raisons que les objets métalliques.
  • Ne restez pas sur un point haut comme une crête, un plateau, un sommet… car la foudre a plus de chance de « tomber » à ces endroits. Mettez-vous à l’abri dans une dépression, une vallée ou un point bas. Dans ce cas, faites attention de ne pas vous mettre dans un endroit qui pourrait être inondé rapidement.
  • Ne vous abritez pas sous un arbre isolé ou un abri ouvert isolé. Si la foudre « tombe » sur l’arbre, c’est l’arbre qui va vous tomber dessus ou vous risquez de recevoir un bout d’arbre incandescent. De plus, la foudre a plus de chance de « tomber » sur un point haut. Un abri ouvert isolé ne vous protègera pas non plus de la foudre et aura tendance à l’attirer. Si vous êtes dans une forêt, éloignez-vous des plus grands arbres.
  • Ne vous abritez pas sous une face rocheuse. Pour les mêmes raisons que l’arbre isolé, si la foudre tombe sur les rochers, ils risquent à leur tour de vous tomber dessus.
  • Ne restez pas près du vide ou de pentes raides. Beaucoup d’accidents à cause de la foudre ne sont pas dus au foudroiement même, mais à une chute à la suite de celui-ci (personnes projetées dans le vide, dans une pente raide, sur des parois rocheuses…).
  • Ne restez pas trop proche des faces rocheuses. Eloignez-vous d’au moins 1,5 m pour éviter un foudroiement indirect. Cela est valable pour une face rocheuse verticale mais aussi pour le plafond ou le fond d’une grotte.
  • Si vous êtes en groupe, éloignez-vous les uns des autres (environ 20-30 mètres). De cette manière, cela évite que plusieurs personnes ou que tout le groupe se fasse foudroyer par un seul éclair. Il est plus facile d’assister un blessé que plusieurs ! Et si tout le groupe se fait foudroyer, personne ne pourra assister personne…
  • Asseyez-vous en boule (pieds serrés, bras autour des genoux, tête posée sur les genoux) sur votre sac à dos, votre tapis de sol ou n’importe quel isolant sans que vos pieds ne touchent le sol. Au pire, vous pouvez essayer de trouver un isolant naturel (une large pierre ou autre). Le but est d’éviter que la foudre ne vous atteigne par conduction électrique si jamais elle « tombe » près de vous. Et, cela se fait très facilement quand le sol est trempé.
  • Si vous n’avez aucun isolant sur lequel vous asseoir, restez accroupi, les pieds serrés en contact le moins possible avec le sol et la tête posée sur les genoux. De cette manière, vous avez plus de chances que la foudre ne vous atteigne pas et qu’elle épargne vos organes vitaux si jamais elle « tombe » proche de vous.

Pour finir…

Au risque de me répéter, la prévention est vraiment le meilleur moyen de ne pas avoir un accident lié à la foudre en randonnée – car les précautions à prendre une fois que vous y êtes exposé réduisent vos chances d’un accident, mais ne les éliminent pas totalement.

Alors, ne prenez pas de risques inutiles !

Avez-vous déjà subi un orage en randonnée ? Et comment avez-vous réagi ? Partagez cela dans les commentaires.

Auteur : François Jourjon

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106 commentaires

  • Laurent

    En complément de votre excellent article, voici un lien menant au site de l’Institut Royal Météorologique Belge : http://www.meteo.be/meteo/view/fr/68771-FAQ+sur+le+temps.html?view=7719022

  • jean-yves

    Bonjour, il y a trois mois j’ai fait, partie d’un groupe de 6 personnes électrisées par un arc de foudre lors d’une rando au dessus de chez moi. Tous les conseils que vous donnez sont bons et m’ont été confirmés par les pompiers. Mais il est important de ne surtout pas minimiser la rapidité de propagation d’un orage. Mon groupe se situait à plus de 5 km du lieu de l’orage, mais les conditions de vent et l’electricité produite étaient trop favorable à la foudre. A noter que c’est une ramification de l’éclair qui nous a frappé, et ce parce que nous étions trop proches les uns des autres (aucune autre erreur ,sinon d’être sortis trop tard).
    Bref, même si on pense l’orage loin, demi tour imperatif!

  • Marc

    Merci pour ces précieux conseils.
    La raison me dit, lorsqu’il y a des alertes qu’il suffit juste de remettre à plus tard ce que l’on a prévu le jour même.
    Plus facile à dire qu’à faire en tout cas.
    En tout cas, je diffuserai cet article qui a le mérite d’être explicite sur la prévention.

    • François

      Bonjour Marc,

      Le problème est que souvent, il n’y a pas d’alertes, et il y a quand même des orages ! Mais effectivement, quand il y a des alertes, il vaut mieux s’abstenir.

      A bientôt,
      François

  • Maurice

    D’accord avec toi, pour tous ces conseils, pour ma part 3 expériences d’orages. 2 en rando et 1 en alpinisme. Ce qu’il faut retenir c’est « asseyez-vous en boules ».
    Sinon pour les grottes c’est surtout à l’entrée qu’il ne faut pas rester, pour les objets métalliques OK, encore que tous les objets pointus sont dangereux même en bois.

    Expérience 1 – En rando dans les Dolomites, nous allions attaquer une via ferrata facile, groupe de 14 avec casque et matériel, j’ai dispersé les gens assis en boule sur un petit carré mat personnel, le casque sur la tête, la cape par-dessus le reste du matériel dans les sacs, nous avons pu nous préparer 1/4 heure avant que ça pète vraiment. Un impact à moins de 200 mètres, il faut être sur de soi. Personne n’a paniqué. J’oubliais les bâtons à terre à quelques mètres évidemment.

    Expérience 2 – En Corse groupe de 14, le col juste avant de descendre sur Asco, les 3/4 du groupe étaient passé avant que ça tape, mais très grosse pluie sur versant en forme d’entonnoir.
    J’étais derrière avec 2 autres personnes dont une avait eu la bonne idée de mettre les bâtons de chaque côté du sac, dépassant de 40 cm. Pas du tout inquiète. L’orage était au maximum, et nous passions le col. Bien sur je lui est dit de les reprendre et de les jeter le plus bas possible, nous les récupérions 5 minutes après et on recommençait. Mais c’est la montée des eaux qui m’inquiétait, je distinguais mal les personnes devant moi .Par moment sur le GR, nous avions de l’eau au mollet. Il parait même qu’une participante, petite en taille, a failli se faire emporter, elle avait de l’eau au ventre.
    Franchement je ne sais toujours pas ce qu’il aurait fallu faire, à part rebrousser chemin avant le Col.
    Mais cela entraînait beaucoup de complications.

    Expérience 3 – Sur la crête de la Muzelle – nous étions 3 dont un guide. Arrivés au sommet 3800 m, le guide nous dit « une photo et on décampe », l’orage menaçait. Sur la crête je dis à mon copain : « t’entends pas ? ». « Les abeilles ». Exactement le même bruit que sous une ligne à haute tension, mais plus fort encore. Et nous avions nos piolet sur les sacs, pointes en haut. Je m’attendais à ce que le guide nous arrête, nous débarrasse des objets métalliques etc. A ma grande surprise il nous dit : « Vite faut descendre » et effectivement 50 mètres plus bas, plus d’abeilles, quelques coup de tonnerre ont claqué 10 minutes après, le reste de la descente sans pluie. Seul je me serai débarrassé de mon piolet et me serait planqué en attendant que ça passe. Le guide avait bien sur plus d’expérience, on lui a fait confiance.

  • Jacques

    Bonjour François,

    Merci pour cet excellent article sur la foudre.
    Je transmets ces infos à mon Goupe Rando Montagne.( 17 personnes)
    Le lien de Laurent du 17-08-2012 sur l’IRM est très complémentaire.

    Merci à tous

  • Olivier

    Bonjour et bravo pour cet article détaillé.

    Pour donner un petit complément d’information : En fait il est extrémement rare d’être touché par l’éclair lui même, pas plus qu’une ramification de l’éclair comme j’ai pu lire plus haut. Les cas d’exposition directe peuvent sans doute se compter sur les doigts de la main, et quand ça arrive la personne est calcinée.

    Par contre ce qui arrive beaucoup plus fréquement c’est d’être exposé à une différence de potentiel. L’éclair tombe toujours sur un point haut, puis « l’energie » s’écoule dans le sol sur une durée d’environ 1 seconde. Pendant cet instant il y aura une différence de potentiel entre 2 points du sol, d’autant plus grande que ces points sont espacés.
    On est particulierement exposé lorsque l’on est débout, pas parce qu’on est plus grand, mais parce que cette différence de potentiel se manifeste entre les 2 pieds.
    Le conseil de se faire tout petit en étant assis sur son sac est donc particulierement judicieux.

    • jean-yves

      j’ai bien précisé « électrisé », pas foudroyé. Maintenant, quand je vois les brulures, les chaussures cramées et les radios des deux personnes les plus atteintes, je ne sais pas trop quoi conclure. Mais encore une fois, la distance entre les randonneurs est un très bon conseil.

    • François

      Bonjour Olivier,

      C’est à cause de la différence de potentiel qu’il est conseillé d’avoir les pieds joints – afin de minimiser celle-ci.

      A bientôt,
      François

      • Olivier

        Bonjour

        Oui, c’est d’ailleurs ce que j’avais précisé ;).

        Un petit hors sujet : La même différence de potentiel existe aussi dans l’air hors du trajet de l’éclair, mais à des tensions bien trop faibles pour provoquer des dommages. Je possède un petit boitier electronique qui fonctionne sur ce principe pour localiser les orages, dans le but de les photographier.

  • Henry

    Bonjour François
    Merci pour ces précieux conseils.
    Encore quelque chose que j’ais appris ce jour
    Merci
    Tes articles sont toujours plein de bon sens
    Continue c’est super
    Merci
    Henry

  • jean philippe

    merçi pour cet article sur la foudre et je dirais comme vous c est de lever la tête avant de partir ,consulter les locaux sur leurs region et sur tout tenir en compte les reponse.super tes conseils.

  • pierre

    Merci pour cet article .

    Parfois on se fait surprendre en itinérant et on ne sait quelle est la meilleure solution :s’arrêter,continuer ………..???

  • Jacques

    Merci pour ces super conseils, une petite info scientifique :
    Lorsqu’on court en temps d’orage, on accumule de l’énerge statique (par les couches d’air que l’on repousse et traverse), non déchargée et on augmente la différence de potentiel entre son corps et le nuage, donc le risque d’amorçage entre son corps et le nuage…

  • Nicolas

    Merci pour cet article,

    Pour ma part je suis passé sous un orage il y a deux ans sur le cosse Méjant.
    Mon premier reflexe à été de posé mon sac (avec tente en fibre de carbone et autres équipements de voyages en métal) loin de moi et de me mettre accroupi sur un muret de pierre prêt d’une lisière.
    Rien à signaler mais je n’étais pas très rassurer en attendant qu’il passe.

    Par contre la beauté du paysage une fois qu’il etait au loin !!!

  • Michel

    Bonjour François,
    Tes articles sont toujours très intéressants.
    J’avais en mémoire qu’il fallait se trouver loin des sommets, s’accroupir en restant les pieds serrés pour éviter « l’effet de pas » c’est à dire le courant qui passe d’un pied à l’autre en traversant ton corps.
    Merci pour ces autres précisions
    Michel

  • Excellent article. Je le rediffuse demain à mes fans Facebook, ça te fera un peu de pub François.

  • Alban

    Prémonition?
    Vu les évènements de ces derniers jours cet article tombe à point nommé!

  • Adel

    On va commencer d’abord par la morale pour changer :

    Toujours prendre son gore tex et son polaire ! toujours consulter le dernier bulletin météo le jour même ! et surtout lever la tête pour juger soi-même des déplacements de nuages ! Ne pas partir trop tard pour éviter de finir à la frontale en cas d’imprévu ! Se méfier du trop d’optimisme et mettre son orgueil de côté en préférant rebrousser chemin jusqu’au précédent abri.

    Surpris par l’orage ce Mercredi soir avant le coucher du soleil à mi-chemin entre deux abris en grimpant en solitaire le Canigou dans les Pyrénées orientales. Heureusement pas de foudre mais une grosse averse durable et une vilaine chute de température.

    Je démarre en TGV de Paris le Mardi soir après avoir consulté la météo qui annonce 15 jours de canicule (plus de 30°C) consécutifs à 15 jours sans une goutte de pluie. Du coup je commet l’erreur de ne prendre ni gore tex, ni pancho, ni polaire (on ne m’y prendra plus).

    Le temps du trajet TGV (5h30), la météo aurait annoncé un bulletin avec risque d’orage aux alentours de Perpignan. Bien sûr je ne me suis pas donné la peine de téléphoner pour obtenir ce bulletin le lendemain avant l’ascension et ayant coupé mon téléphone mes amis essaient en vain de m’avertir que la météo a « brusquement » changé.

    Pourtant je lève bien la tête et je vois quelques nuages menaçants qui se rapprochent, mais je me dis que je délire puisque la météo n’indiquaient pas de précipitations.

    Je m’abrite (avec mon sac) épinglé sous la couverture de survie pendant 45 minutes dans un endroit le moins exposé aux gouttes et au vent glacé puis je décide finalement de continuer à monter à la première accalmie puisque je suis au milieu de tout d’après ma carte et qu’il y a une cabane à quelques km.

    Erreur ! Par excès d’optimisme et de confiance j’ai négligé le dénivelé, les 20-25km de la journée dans les jambes et le back pack de 16 kilos pour 5 jours d’autonomie. Je termine à la frontale en perdant par 3 fois le sentier de vue (bien sûr j’ai préféré le chemin en pointillé sur ma carte IGN au lieu de rester sur le GR plus long mais plus sûr et mieux balisé). Je glisse sur une pierre recouverte de boue et casse un bâton qui me permet de retrouver in extremis mon équilibre alors que mon sac m’entraînait dans une chute.

    Le temps paraît long dans l’obscurité, j’avance moins vite et utilise le chronomètre pour évaluer la distance parcourue. L’angoisse de passer à quelques mètres du refuge sans le voir et de passer la nuit dehors sans un endroit ou fixer correctement ma tante commence à me miner le moral. Après 1h30 de marche dans l’obscurité de la nuit, apparaisse tout d’un coup les murs blancs de la cabane pastorale brillants sous ma frontale.

    L’épisode n’était en fait pas si terrible que ça, mais une succession de mauvais choix, d’erreurs de débutants et de circonstances ont rendu cette expérience quelques peu particulières. J’en ai été quitte pour un léger mal de gorge malgré une bonne tisane. Cela aurait été beaucoup plus compliqué si la foudre s’était invité à la fête.

    Les 4 journées suivantes ont été tout simplement inoubliables. Du fait de la pluie tout s’est retrouvé fleuri sur les balcons du massif. Je recommande le lever et le couché du soleil du haut du sommet. Le spectacle est tout simplement grandiose.

    • François

      Bonjour Adel,

      Merci de partager ton expérience. Au moins, tu as appris plein de choses durant ta randonnée ! Heureusement que tout s’est bien passé. C’est exactement pour cela que j’ai créé ce blog : éviter à des personnes de vivre ces expériences – celles où ça se finit mal !

      A bientôt,
      François

  • Pascal

    Bonjour,

    Article très intéressant et commentaires très constructif de la part de vous tous. Juste pour vous signalez le site http://www.apfoudre.com/ (Association Protection Foudre) qui est un bon complément à ce sujet. Bonne journée.

  • Mireille

    Le Canigou,sa proximité avec la mer et sa roche constituée de fer le rendent très sensible aux brusques changement de temps.Il y a regulierement des accidents et de violents orages.

  • Corinne

    L’article est très intéressant.
    Merci pour toutes ces informations…!

  • franck

    merci François pour ton blog vraiment intéressant . J’avais déjà quelques notions mais là je suis comblé .
    un blog plein de bon sens et en tout humilité !
    bien cordialement !

  • Nelly

    Bonjour
    Merci pour ces infos, surtout que j’encadre des groupes de temps en temps et que si ça ne m’est encore jamais arrivé, je saurai quoi faire (enfin si la panique me permets de réfléchir…)
    Par contre je me suis déjà trouvée prise au mileiu de la grêle, avec un sentier qui s’est transformé en ruisseau et c’est très, surprenant va-t-on dire.
    Merci encore

  • Sébastien

    Bonjour à tous, et merci pour tous les précieux conseils de ce blog.
    Nous sentons bien cette notion de partage et d’ humilité, je suis ravis de voir que cela existe encore de nos jours…
    Je suis randonneur occasionnel (10 à 15km) sur une demie journée, en local, sans sac a dos, mais je ne suis pas du tout sportif, et j’envisage, depuis longtemps déjà, de partir en randonnée pour huit jours fin septembre sur les chemins de compostelle, de St. Jean Pied de Port, à … ? La distance que l’on pourra parcourir avec mon ami, qui lui est plus sportif que moi, nous aissaierons de faire environ 200km, peut être…
    Avez vous un lien pour la météo locale, et que me donneriez- vous comme conseil, sachant qu’il s’agit de ma première « grande » rando.
    Encore merci,
    Sébastien.

  • mariette

    Merci pour ces conseils, mais que faire lorsque l’orage est imprévu et survient la nuit? Que valent les montres altimètres-baromètres pour la prévision des orages?

    Nous étions dans le parc de Néouvielle dans les Pyrénées en bivouac pour 4j. Des orages étaient annoncés 2jours plus tard (J6). Nous sommes passés par 2 refuges qui n’étaient pas au courant de la météo. Nous avons donc monté notre toile le 3ème soir (J3) près d’un lac (à 5m) à 2300m sous un grand ciel bleu. Notre montre baromètre altimètre n’annonçait rien de particulier, mais à 3h du matin nous avons été surpris par un orage. Des pluies torrentielles,des rafales de vents et des éclairs toutes les 10sec pendant 2h avec des impacts de foudres à moins de 2km. Nous avons pour habitude (pour isoler et protéger) de mettre une couverture de survie sous la toile. D’après ce que j’ai pu lire nous avons eu sacrément chaud! Aurions nous pu faire autre chose que rester blottis sous la tente?

    Merci à toi, enfin un vrai bon site pour le bivouac! Quel enrichissement…

    • François

      Bonjour Mariette,

      Effectivement, la couverture de survie, ce n’est pas le top – surtout que ça n’isole pas du froid !

      Une fois que l’on se fait surprendre par un orage, à moins qu’il n’y ait un abri proche (refuge par exemple), je pense qu’il vaut mieux attendre sous sa tente – même si la tente comporte des arceaux en métal. Ce serait sûrement plus risquer de sortir. Mais chaque situation est unique et il faut évaluer au cas par cas.

      Le mieux est d’essayer de prévoir à l’avance au cas où, mais ce n’est pas toujours facile !

      En ce qui concerne les montres baromètres, je ne pense pas que l’on puisse s’y fier à 100 %. Vous en avez fait les frais…

      A bientôt,
      François

  • marie

    bonsoir
    pour les animaux , je confirme, dans les pyrénnées,des chevaux sont redescendus en début d’après midi,l’orage est arrivé pas longtemps après, je vous rassure nous les avons suivis :-),juste eu une bonne averse de grêle
    merci pour toutes ces informations

  • Alain

    Bravo pour ce site, et aussi pour les commentaires, qui peuvent sauver la vie !

  • chris

    Bonjour,
    bon article. Vos commentaires valent de l’or.

    Perso, j’ai déjà vu la foudre tomber sur des cimes et dans les vallons en même temps… Il ne faut pas négliger la matière du sol aussi. Il est vrai que bien préparer son sac, son itinéraire en fonction de soi (et des autres), prévenir les gens ou l’on va, avoir fini sa rando avant 17h et prévoir un peu plus dans son sac au cas ou. Essayer de randonner minimum à 2 et choisir ces coéquipiers (difficulté). Savoir être humble face a dame nature même si l’on a investi de l’argent ou autre, ne pas trop paniquer (mais quand même un peu) et surtout s’écouter et ne pas trop se laisser influencer par les gens qui prennent tout à la « cool ». A chacun sont choix, le mien est écrit au dessus.
    Je vois trop souvent des randonneurs qui font n’importe quoi et j’en faisais partie aussi.
    Bref, il y a aussi une chose que je constate, c’est qu’il y a des orages de plus en plus violent.
    Changement climatique?

    Voici un très bon ouvrage: »PETIT MANUEL DE METEO MONTAGNE » edition GLENAT.

  • philippe

    je ne suis pas randonneur mais pêcheur sportif j’ai été surpris par un orage et la foudre a tapé a 6 mètres de moi, j’avais largué mon équipement,(canne carbone et epuisette métal) j’ai été secoué et ai perdu partiellement l’ouie côté gauche j’ai eu chaud pourtant l’orage était loin on m’a expliqué que c’était un eclair extra-nuageux

  • Bruno

    Quand on a 60 ans, un petit ventre et des varices dans les jambes, on ne peut plus tenir la position accroupie plus de 2 minutes. Alors que faire ? : se coucher en position de fœtus. Certes, on s’expose davantage à la dangereuse tension de pas. Personnellement, j’ai un tapis isolant léger de l’armée suisse et je me roule dessus. J’ai étudié la foudre pendant 10 ans de ma vie, j’ai déclenché des éclairs artificiels, je collectionne des centaines de cas de foudroiement et quand j’observe l’orage, je ne suis pas certain de bien le comprendre !

  • fernand

    juste une question:
    j’ai bien lu vos conseils lors d’un orage en rando.
    J’ai mis un bout de tapis de sol gym isolant dans mon sac,, mais il existe des » sacs a gravats »et être ainsi isilé du sol ?? , tres épais: ma question: peux t’on s’y mettre dedans , (bien sur le sac et batons loin)

    • Jean Claude

      Bonjour ,

      Contrairement à certaine croyance,la foudre ne tombe pas du ciel. L’arc électrique se forme depuis la terre vers les nuages. Il n’y a aucune parade car l’arc électrique est complètement aléatoire, ceci et du à la DDP (différence de potentiel) . Je ne vais pas rentrer dans un débat sur l’électricité dans ce blog,car ce n’est pas le but. Beaucoup de randonneur ou d’agriculteur se sont retrouvés foudroyés alors qu’ils étaient à l’abri dans une grotte ou sous des roches et certain dans un champ labouré en position couché en pensant que l’arbre situé plus loin allait attirer la foudre.
      Je vous invite à consulter vos moteurs de recherche préféré ainsi que les forums d’électronique pour en savoir plus sur la formation de la foudre.Dans le temps, ma grand mère me criée de ne pas regarder un éclair( attention ne pas confondre avec une éclaire en pâtisserie) faute de perde la vue pendant un certain temps.Idée obsolète.

      • François Jourjon

        Bonjour Jean-Claude,

        Il y a bien évidemment une partie aléatoire, mais il y a certaines choses qui permettent de réduire le risque. Je ne testerai pas l’effet de pointe à côté d’une croix métallique en haut d’un sommet. 😉

        A bientôt,
        François

      • philippe

        Jean Claude, je reponds avec un certain retard, certes, mais ta grand-mère na pas tort: un éclair émet une gigantesque quantité d’UV nocifs, (comme la soudure à l’arc) a savoir que l’émission d’UV est proportionnelle à l’intensité de l’éclair!!! or ces UV sont extrêmement dangereux pour les yeux, une rétinopathie ou une inflammation de la cornée en sera la conséquence!! pas une cécité, non; mais des dégâts certains.De même un éclair émet une forte quantité de…..rayons gamma!(env.1500 mSV) et de rayons X! mais ceux ci étant des rayons « mous » ( env.5 à 10 ängströms) ils ne peuvent pénétrer les tissus (les rayons X de radiographie sont des rayons « durs » polarisés) c’est normal l’arc étant sous très haute tension comme dans un appareil émetteur X il émet ce rayonnement.
        ta grand mère avait raison; disons qu’elle sentait le danger, comme les anciens savaient faire.

        • magali

          et comment ! une nuit, je me lève pour regarder l’orage (à l’abri dans une maison) un éclair tombe juste devant moi, à quelques mètres… j’ai été aveuglée pendant plusieurs minutes. Je n’en menais pas large!

  • Jean Claude

    Encore une chose,
    il existe des centaines de rumeurs ou d’histoire invraisemblable sur la foudre au même titre que sur la bête du Gévaudan ou des Vosges. La seule différence, une est devenue théorie scientifique et les autres des hypothèses. A méditer.

  • Bruno

    La meilleure protection serait d’être à 300 m de profondeur sous le sol selon un spécialiste. Dans une grotte, il reste des risques, on a déjà vu des mineurs foudroyés à 30 m de profondeur dans une galerie ! Ma méthode du tapis isolant, c’est comme le casque, la ceinture ou l’airbag, ça réduit les risques. Entre les éclairs positifs, les négatifs, les coups montants, les coups descendants, les foudroyés sous un ciel bleu… Sur un pic au-dessus des nuages, ils regardaient l’orage en bas et un éclair est monté ! C’est compliqué ! Il y a le cas de cet Américain qui montait sur les sommets à l’approche d’un orage, avec pic de métal et une chaîne pour se suicider par la foudre… 5 ans après, par échec, il s’est tiré une balle dans la tête, la foudre ne voulant pas de lui ! D’autres ont été foudroyés dans leur salon !

    • François Jourjon

      Bonjour Bruno,

      Pas facile de rapidement creuser un trou de 300 m. 😉 On peut effectivement réduire les risques, mais pas les éliminer. Et dans le cas de la foudre il y a un facteur chance/malchance non maîtrisable.

      A bientôt,
      François

    • philippe

      et c’est pour ça que l’on aligne les bossus sur une crête en plein orage: ça les fout-droits!!! lol

  • Scooby

    Salut François, je n’ai pas lu tout les commentaires mais ,j’en ai trouver beaucoup de bon conseil ,mais tous date de 2012 ?????????
    2013 ,2014, y a pas ….!

  • Scooby

    Sorry François une erreur de manip de ma parts.

  • Merci pour cette article complet et à tout ceux qui ont contribué ….
    Ça me ferait tellement peine de finir roti par négligence. Je vais faire une GTA au 26 Juin prochain au départ de Menton jusqu’au Léman et je risque d’y avoir droit .

  • Stéphan

    Bonjour,

    Nous préparons une randonnée en autonomie totale de 10 jours sur le GR5 durant la dernière partie de juillet. Auriez-vous des conseils à nous donner concernant les risques liés aux orages quand la totalité des nuits se font sous tente ?

    Merci !

  • Seb

    Stéphan,

    Je serais sur le GR5 moi aussi, je pars ce dimanche. Pour le coup il y a de fortes alertes Orage sur tout l’est de la France. Attention donc à bien préparer votre trajet car on fait aussi plus facilement des erreurs de navigation lorsqu’on est stressé.

    Comme François l’a expliqué, il faut d’abord prévoir et envisager sérieusement de reporter le départ. Si le risque d’orage vraiment intense est avéré, sur place, prenez une décision. C’est le cas ce weekend (25-26 Juillet), donc ne partez pas dimanche sans avoir consulté la météo le dimanche matin et consultez la météo toutes les deux heures au minimum afin de prévoir l’arrivée éventuelle des orages sur votre secteur.

    Ensuite, chaque nuit plantez la tente loin des points d’eau, des lisières de forêt, des grands arbres et des élévations de terrain, loin des poteaux et des abris en dur, et globalement loin de toute chose qui pourrait vous tomber dessus si la foudre tombait sur l’objet. Si vous n’avez pas d’abris en dur où vous mettre qui ne soit ni trop loin ni trop isolé en clairière, sortez de la tente avec votre lampe torche, votre tapis de sol et votre gore-tex, et allez vous mettre calmement à 30m de la tente sur le tapis de sol, en boule, les pieds serrés le torse contre les genoux et le menton sur l’avant des genoux. C’est un mauvais moment à passer, mais généralement en 15 minutes c’est terminé.

    Pour trouver le bon terrain où planter la tente, le mieux est de prévoir au moins 2 heures avant le coucher du soleil.

    Bon courage

  • Anne-Claire

    A propos du comportement des animaux, je me permets de partager une anecdote tenue d’un guide (AMM) : un jour qu’il était avec un groupe il a remarqué un troupeau de vaches toutes agglutinées les unes contre les autres (en rond, la tête dans les fesses des copines). Il a immédiatement dirigé le groupe vers une bergerie qu’il savait proche du lieu, en annonçant que si la porte était fermée, il la défoncerait… (heureusement ça n’a pas été nécessaire). Il ont ainsi pu se mettre à l’abri avant que ça n’éclate. Les vaches, elles, se sont protégées comme elles pouvaient les pauvres ! ^_^

  • Anne-Claire

    Et pour la fiabilité des prévisions de Météo France… c’est pas non plus du 100%. Pour preuve : mon appli m’annonce à l’instant grand beau et nuit claire là ou je suis, et quand je regarde dehors, je vois un bel orage qui domine toute la ville !
    Prendre la météo oui, mais surtout surtout, bien observer le ciel et les nuages qui s’accumulent sur les hauteur en moutonnant à vitesse grand V, genre méga pop-corn ; c’est ce que j’ai appris de mon guide AMM cet été.

    • Bonjour,
      Pi moi dans la Vanoise il y a un mois, l’orage était prévu à 17H00. Je suis rentré dans le refuge de l’Arpont à 16h59, c’est tombé grave 1 minute plus tard.

      En 1 mois de Menton au Léman, j’ai suivi les bulletins de la météo montagne en parlant avec des humains et je n’ai pas eu de grosse surprise …. Si comme tu le dis en plus tu jetes un coup d’oeil sur le ciel, ce qui est un minimum syndical dés que tu as quelque chose à faire dehors et que tu demandes aux gens comme du coin comme ça se passe, le relief influe sur les trajectoires , ben ça fait l’affaire et en plus tu te fais de nouveaux copains, à l’ancienne , de ceux avec qui tu peux boire un coup par ex …. Elle est pas belle la vie !!!!

  • philippe

    egalement éloignez vous impérativement des clôtures et surtout les clôtures électriques!!! en effet une décharge de foudre sur ces installations peut se propager sur des kilomètres de fil et vous risquez une « decharge latérale » si vous êtes trop près!! j’ai personnellement vu les effets; et la clôture était coupée en une dizaine d’endroits.De même éloignez vous des vignes car les piquets métalliques utilisés actuellement sont de vrais « pièges a foudre »; de même je vous donne une indication fiable concernant un orage dangereux: s’il commence par de petites décharges disparates accompagnées de petits roulements caverneux, attention!!! et qu’il n’y a pas de pluie….attention aux superbolts qui vont suivre!! (coups de foudre de très forte puissance). Ne vous abritez pas dans une grotte: très dangereux un arc peut partir entre les parois et vous atteindre! à savoir qu’un éclair frappant un sol de type granitique ou basaltique peut être mortel dans un rayon d’une centaine de mètres…..sol très mauvais conducteur= courant de foudre en SURFACE (decharge disruptive).Volà ,salut a tous.
    Philippe, ancien guide de randonnées du Pyrénées-Club de France.

  • philippe

    De même; si les nuages sont mélangés (du noir et du blanc) attention a la grêle! des grêlons de bonne taille par vent fort atteignent la force d’une bille de lance pierres!! vous pouvez être blessé!! et aussi; s’il y a des pêcheurs parmi ceux qui me liront; attention aux cannes carbone!!! de très bon paratonnerres! un mec à été tué a 500m de moi en 1992 à St Béat ( Haute Garonne) malgré les avertissements d’autre pêcheurs!!! nous étions une équipe de trois as, et dès les premiers grondements lointains nous avons plié vite fait!! nous lui avons crié de se barrer vite et vite!! …..un inconscient qui se croyait plus fort que les autres!!! pliez votre canne et tenez la à la main, horizontale, et si vous êtes en montagne ne la calez JAMAIS a la verticale dans le sac à dos!!

  • philippe

    Concernant les superbolts dont j’ai parlé, il s’agit d’éclairs positifs, partant de la tête du cumulonimbus ; là ou sont concentrées les charges positives; et dont l’intensité atteint plus de 300,000 A; ils sont très dangereux surtout par la déflagration qu’ils génèrent, la surpression d’air qui suit qui peut endommager vos tympans,(barotraumatisme) et l’intensité lumineuse supérieure aux autre éclairs qui peut endommager vos rétines, (équivalent a regarder le soleil sans lunettes!) leur détonation s’apparente a une gigantesque détonation lourde, comme un coup de masse sur une enclume, et extrêmement puissante, un peu comme une explosion de gaz mais pire, et la lumière est comme si vous regardiez un phare halogène de 1000w! un clocher en pierre de taille dans ma région d’origine fut littéralement décapité et des moellons furent retrouvés a plus de 100m, défonçant des toitures!!
    il s’agit d’un éclair mono-impulsion, les autres éclairs sont des successions de décharges subséquentes très rapides (entre 10 et 50 décharges pour 1/100ème de seconde) ce qui donne des décharges « craquantes »
    voilà.

  • Bruno

    Merci Phillipe, toutes infos sont bonnes à prendre .
    En sais tu un peu plus sur des orages / coup de foudre de neige ?
    En Janvier dernier je pars courir au pied du Puy de Dome. A départ gros coup de vent temperature à 0 plafond nuageux tres bas blanc gris . A Clermont en contrebas c’était etrange il faisait genre 10. Je pars faire le tour de la montagne donc y’a des zones plus au vent que d’autres bref , tout ce passe bien, le vent disparait puis chute de neige gros flocons mais calme, zero signal, j’étais dans le bois , soudain j’entends une deflagration juste derriere moi , un long craquement sinistre , j’ai cru qu’un gros arbre était tombé sur mon chemin. Un orage sorti de nulle part , pas de vent, plus de neige , c’est passé au dessus de moi , ça a détonné encore 2 fois en s’éloignant . Grosse trouille , j’ai rien compris mais les 500 derniers metres à découvert avec les lignes electriques, je faisais pas le malin ….

    • philippe

      je te réponds, Bruno; effectivement il existe des éclairs de neige, ce sont -tous- des éclairs positifs assimilés a des superbolts; pourquoi positifs? je ne le sais pas.
      des études au Japon sur les orages de neige donnent de rares éclairs mais d’une puissance inouïe, on les a classés « Mégabolts » leur intensité atteindrait 500 000 ampères! ces éclairs sont dûs a des micro-cellules formées par les tourbillons violents de petits glaçons en haute altitude, après ils se désagrègent et se transforment en neige; la température chutant aux alentours de zéro a -3, voilà .

      • Bruno

        Salut Philippe .
        Merci de partager toutes ces connaissances , formidable !!!!

        Bonne route

        • philippe

          Normal, j’ai été accidenté par la foudre en 1996 et ai perdu partiellement l’ouÏe à gauche! Tympan perforé!! ça s’appelle un barotraumatisme, l’éclair était tombé a 7m de moi sur un saule!!! j’ai eu chaud. Alors j’ai étudié le phénomène à fond.Quand on connais le danger on peut l’éviter plus facilement.Une chose que j’ai remarqué: mes poils se sont dressés juste avant l’impact!! explication: le champ électrique a augmenté considérablement passant de 150v/m; (champ normal terrestre par beau temps) a plus de 20kV/m (champ sous cumulonimbus avant décharge) c’est d’ailleurs ce phénomène qui provoque « les abeilles » connues des montagnards, ces « abeilles » sont dues a de micro-décharges sur les pointes , provoquant d’ailleurs des lueurs bleues appelées « Feux de St Elme » redoutées des marins!! et ces micro-claquages émettent ce grésillement intense, il s’agit en fait d’une « avalanche électronique » puisque des électrons chargés s’échappent des petite pointes vers le nuage, et ainsi limitent le champ électrique sol/nuage, c’est un avertissement du danger, puisque lorsque l’équilibre ne peut plus se faire, un ou des traceurs partent du sol vers le nuage et rejoignent ceux descendant du nuage et…Bam!!! court-circuit gigantesque !!! arc électrique!! (claquage diélectrique) en fait c’est comme une décharge de condensateur, mais en vachement plus énorme!!

          Il paraît que le faisceau d’ondes radio UHF émis par un portable pourrait initialiser un traceur ascendant, par ionisation de l’air; et déclencher une décharge sur le porteur du telephone.Pour ma part, je penses que c’est possible, mais les avis divergent un peu là dessus, alors,EN CAS, ETEIGNEZ VOS PORTABLES, on sait jamais!!!

          • Jes

            J’ai étudié la foudre pendant une décennie et je constate que vous vous y connaissez mieux que moi (je suis Bruno de 2014, mais un second Bruno est arrivé sur ce site, donc je change de pseudo !). J’ai recensé plusieurs cas de foudroiement sur des portables quelques secondes après la réponse à un appel. Je passe pour atypique de faire couper les portables lors d’un orage. Je vous remercie pour votre clairvoyance (je sais que je ne suis plus seul à le conseiller). Je n’avais jamais entendu parler de mégabolt. Bien à vous.

  • philippe

    Pour Jes (ex Bruno) : un portable en émission d’appel est en puissance maximale, il émet un faisceau d’ondes centimétriques A LA VERTICALE j’usqu’à qu’il soit relayé, donc si ce faisceau vertical est proche d’un traceur descendant en formation celui ci va emprunter le chemin « tout prêt » et initiera le processus de foudroiement!
    de même par le même phénomène il peut initier un traceur ascendant qui fera la même chose!!! je suis un ancien radio-amateur, et j’évitais soigneusement toute émission (j’étais en ondes métriques) dès que la météo avertissait de risques d’orage, ayant déja observé de l’extérieur la nuit des aigrettes violettes se former au bout des mes radiants d’émission quand l’orage pétait!!! Brrrr!! pas rassurant du tout !!même antenne baissée au maxi!!! et pas question comme certains de mettre le câble à la terre!! ça ferait paratonnerre!!!! simplement déconnecter le coax de mon TX!!!
    Tus as donc raison, Jes. Cordialement

  • Maëlle

    Bonjour,

    j’ai une question concernant les abris de montagne. Je pensais que lors d’un orage, il fallait éviter de rester dans les abris ou cabanes de montagne car ils attiraient la foudre. Une exception était la cabane « tout métal » qui faisait cage de faraday. Ma question est donc de savoir si c’est une bonne idée de rester dans une cabane telle que celle décrite (http://www.pyrenees-refuges.com/fr/affiche.php?numenr=104#16/42.8328/1.2085) : petite (donc impossible de s’éloigner de plus de 30cm des murs), sol béton et pas de bas flanc en bois, structure métallique reliée à la terre.

    Merci pour vos éventuels avis

    Maëlle

    • François Jourjon

      Bonjour,

      Il peuvent éventuellement attirer la foudre si ils sont perchés donc il faut voir au cas par cas, mais ils protègent aussi, donc il faut voir les alternatives alentours.

      A bientôt,
      François

    • Jes

      A Maëlle : si la structure métallique est reliée à la terre, c’est une bonne chose, bien que cet abri ne m’inspire pas confiance. Pour plus de sécurité, à défaut de table et bancs de bois où l’on pourrait s’assoir ou se coucher, adoptez à l’intérieur la position accroupie pieds joints en cas d’orage.
      Il faut éviter tout abri en bois couvert de tôles non reliées au sol, car même si la foudre frappe à 30 m, un éclair peut se produire entre la tôle et la personne, c’est l’effet condensateur si mes souvenirs sont bons. Les refuges de la FFCAM sont protégés contre la foudre. Enfin, si l’orage est annoncé, le mieux est de rester chez soi !

  • MAURICETTE

    MERCI PIERRE DE PARTAGER TON EXPERIENCE.
    BIEN SOUVENT MA PENSEE VA VERS DES GENS COMME TOI.
    MAIS HELAS LES PROFESSIONNELS DE LA MONTAGNE FONT BEAUOUP D’ERREURS PAR RAPPORT A LA PRESSION DE LEURS CLIENTS.
    COMBIEN DE MORTS?????

  • Clément

    Bonjour à tous !
    J’ai une question qui peut paraître un peu stupide mais je préfère demander pour ne pas prendre de risque.
    Vous dites qu’il faut se mettre sur un isolant pour prendre moins de risque (par exemple un sac). Mais est ce qu’il faut au préalable enlever tous les éléments métalliques présent dans le sac ? ( couverture de survie, popotte etc )
    Merci d’avance pour les réponses.

    • Jes

      A Clément : éloignez de vous ce qui est en métal, méfiez-vous aussi des couvertures de survie déployées pour servir d’imperméable (3 morts dans les gorges du Verdon en août 1995). N’oubliez pas que l’air est un bon isolant et que les éclairs le traversent sur des km ! L’isolant est utile contre les courants de sol, pas vraiment contre le coup direct. Les 2 paragraphes sur les isolants donnent cependant de bons conseils qui réduisent les risques.

      • philippe

        pour Jes si tu peux me repondre: les couvertures de survie sont doublées métal, celà serait -il la cause de l’accident?? pour ma part j’ai toujours un poncho-tente de l’armée US sous lequel ont peut s’abriter

        • Jes

          A Philippe : pour les couvertures de survie, après l’accident du Verdon, on a annoncé une enquête scientifique, mais je n’ai trouvé aucune publication sur cette enquête, donc j’applique le principe de précaution. Sur ce forum, je rends service quand je peux, mais j’apprends aussi par le savoir et l’expérience des autres… Comme tu as l’expérience directe de la foudre (je dis que tu as couché avec la foudre) et au vu de tes précédents posts, je te considère en position supérieure ! J’ai encadré des sorties du Caf durant une dizaine d’années, mais suis maintenant alpiniste sexagénaire et randonneur solitaire dormant parfois dans la montagne à la Russell donc sans tente.

  • Ysaline

    Merci pour tout ces conseils !

    J’ai une question par rapport aux tentes, sommes-nous réellement à l’abris ? Certains articles disent que oui, d’autres non.

    Nous étions parti en camping en montagne, la météo n’annonçait pas d’orages. Nous étions sur la crête mais des arbres nous entouraient à 30-50m de notre tente. En plein milieu de la nuit on se fait réveiller par un orage et du coup on ne savait plus quoi faire. Rester dans la tente ou non ? L’orage se rapprochait rapidement, passant de 30 à moins de 20 secondes en quelques minutes. Je suis finalement sorti, allez chercher la voiture en ne courrant pas, pour ensuite la rapprocher de la tente. Les autres m’ont ensuite rejoins, on est redescendu (de pas grand chose) et on a attendu que ça passe. Qu’aurions-nous du faire ?

  • Jes

    A Ysaline : une voiture normale en métal (pas un cabriolet) assure une haute protection, car elle fait cage de Faraday (ça n’a rien à voir avec les pneus). La tente ne protège pas contre la foudre, les piquets en métal peuvent aggraver le risque : 5 morts en Colombie en 2006, 8 morts en Afrique du Sud en 2013.

    • philippe

      pour Jes: exact; mais les tentes « tunnel’ ou dôme n’ayant pas de pieces metalliques sont – en principe- inoffensives, par contre il est vrai que les anciennes canadiennes avec piquets métal étaient de vrais « pièges a foudre » quand a l’histoire des patates plantées sur les piquets: FOUTAISES

  • Jes

    A Philippe : j’ai perdu l’info de 2 alpinistes foudroyés sous une tente dôme ces dernières années (1 mort, 1 blessé grave). Il existe une nouvelle tente anti-foudre fabriquée par Kama Jamia, mais je reste sceptique sur plusieurs points. Il est déconseillé de s’abriter dans une meule de foin même si elle n’a pas de piquet de métal, donc une tente sans métal sur laquelle la pluie ruisselle m’inquiète, même si elle maintient au sec. Pour les patates, je n’aborde pas ce sujet qui relève de la croyance (Même les couvents font plus confiance aux paratonnerres qu’aux prières). François Jourjon écrivait : « Et dans le cas de la foudre il y a un facteur chance/malchance non maîtrisable. »… Quand un footballeur de 12 ans se prend un éclair sur la tête à 15 mètres d’un grand pylône d’éclairage en métal, je me dis que la foudre ne respecte pas la théorie !

  • Laurent

    Bonjour

    Merci pour votre article super intéressant. Du coûp je flippe un peu, je pars faire (mon premier Gr )un tour du mont Blanc en autonomie et il prévoit quelques jours orageux en alternance avec des jours plus cool. Je retiens se mettre en boule sur son sac ..

  • philippe

    bonjour!
    une petite info que je vous donne après observation et plusieurs essais:
    il est aisé en montagne de savoir si un orage se prepare, en effet: procurez vous un petit transistor ayant les gammes d’ondes AM/FM, mettrez vous sur AM (modulation amplitude) et allumez le, si vous ne souhaitez pas ecouter une station calez vous entre 2 stations, et vous verrez que dès qu’un orage approche, des craquements secs se feront entendre dans le haut parleur et ce bien avant que « ça pète » pour de bon!!
    en effet, j’ai pu experimenter chez moi, et au lac des Bouillouses où j’allais pêcher!! le poste s’est mis a craquer 1/2 h avant que ça tape! aussi au lac de Puyvalador; et au lac de Rouze, les 3 fois ça m’a prevenu et j’ai eu le temps de plier en vitesse et de me mettre a l’abri; ça pétait fort!!
    je rappelle mettez en AM; la FM est insensible a ce phenomene
    la raison: un éclair rayonne une émission entre 10Khz et 50MHz et ce dans un rayon de 30 km environ
    donc votre transistor va le capter de loin!! il capte les parasites émis
    je puis vous affirmer que ça fonctionne je l’ai expérimenté 3 fois

    tous, vous aurez bien un vieux transistor de poche dans vos affaires?? il peut vous sauver, ce n’est pas le poids qu’il pèse qui vous gênera!!

  • Alex

    Article intéressant et sujet intéressant! J’ai d’ailleurs créé il y a deux mois un guide qui parle de toutes ces situations dangereuses, et les réflexes à adopter… Il va bientôt être commercialisé. J’ai par contre oublié d’inclure ce thème sur la foudre… Merci pour l’inspiration François. Encore un ajout à faire pour la prochaine édition 🙂

  • bernard

    bien que je n’ai jamais été frappé par la foudre, je vous fait part de mes expériences :
    étant gamin a l’époque, mes parents avaient loué une maison de vacance au-dessus de Gédre dans les hautes pyrenées, et j’avais assisté au déroulement d’un orage violent qui par un effet d’écho entre les vallées
    faisait presque tremblé les murs de la location, nous gamin nous regardions le déchainement de la nature a travers les vitres de la cuisine, et, là la foudre est tombé sur un arbre isolé sur le champ an contrebas, nous avons vu cet éclair immense qui a fait littéralement explosé le tronc en faisant bouillir la sève en un quart de seconde dans un craquement de fin du monde et c’est a cette époque que je me suis rendu compte que la météo en montagne pouvait recelé de grands danger.
    ce que souvent les randonneurs ne savent pas c’est que la foudre peu frapper a 10 ou 20 km de distance par rapport a l’orage entendu.
    les superbolts sont extrémement dangereux, j’ai déja lu le récit d’un couple en voiture, en campagne, tué par un superbolt qui a littéralement défoncé leurs parebrise pour finalement les foudroyer.
    la violence de la décharge èléctrique s’aperçoit sur ce gars passé dans une émission de télé, dont la peau du torse avait été marquée maillon par maillon par la fonte de sa chaine en argent sous la décharge
    électrique.
    ne jamais se protéger dans une grotte artificielle ou non, j’ai entendu le récit d’un couple faisant parti d’un groupe de randonneur, fuyant sous l’orage, il ont eu ce réflexe que l’on a tous, de se protéger de la menace du ciel en cherchant un abri au-dessus des tétes, ils ont trouvé le tunnel ouvert d’une ancienne mine, et c’est là que on les a retrouvés morts foudroyés, ces cavités ruisselantes d’eau sont a tous les coups un piège mortel, a évité absolument.
    CE BLOG EST TRES BON ET TRES UTILE, la montagne ce n’est pas que du beau temps et des grosses chaleurs.

    • bernard

      je dois donner mon expérience aussi sur la FOUDRE EN BOULE.. a l »époque je devais avoir 6 ou 7 ans, nous revenions d’une journée sur la cote atlantique, quand nous avons du ralentir sue une nationale (mon père a l’époque avait un fourgon Renault entièrement tolè )
      sous un orage assez violent sans gros abat d’eau, et là, le véhicule étant a l’arret derrière un file de voiture, mon pére nous a permis de venir voir a travers la vitre du conducteur une chose extraordinaire qui était une boule rouge orangé environnée d »étincelles d(environ 30 cm de diamètre, ( nous étions dans le fourgon a, a peu prés 7 mètres de distance ), posée en suspension sur les fils électriques des lignes qui jalonnaient la nationale, toujours environnée d’étincelle, elle a fait fondre les cables de la ligne électrique au bout de dix seconde, puis elle est tombé sur le sol, et c’est desagrègè en diminuant petit a petit de diamètre jusqu’a disparaitre completement toujopurs en boule de feu environnée d’étincelles

  • BERNARD

    POUR SAVOIR QUEL EST LE POTENTIEL DE DESTRUCTION DE LA FOUDRE:
    cliquez sur internet sur : LIGHTNING CUTS TREE IN CANADA.
    NE JAMAIS S »ABRITER SOUS UN ARBRE………………………….

  • julien

    Bonjour,
    j’apporte une petite précision : beaucoup d’accidents liés à la foudre ont lieu avant même que le gros de la masse orageuse se trouve au-dessus de nos têtes.
    Il faut savoir que les premiers éclairs se forment sur le front orageux, voir même quelques kilomètres avant.

    Vous pouvez donc être frappé par la foudre (où subir les conséquences d’une tombée de foudre non loin de vous) alors même que l’orage se situe à plusieurs kilomètres.

    Il faut donc anticiper : trouver un refuge naturel ou s’asseoir en boule avant l’arrivée de la masse orageuse.

    PS : A confirmer mais il paraîtrai que la foudre ne tombe jamais sur un névé.

    • Jean-Baptiste

      Hello, merci pour ce sujet passionnant et très bien détaillé. Petite précision pour répondre à cette suggestion « il paraîtrait que la foudre ne tombe jamais sur un névé » : j’ai de mes yeux vu un éclair tomber droit sur un névé assez conséquent en contrebas du col de Nevache (2900m) à une distance de 200 mètres de notre groupe, cet été 2018, lors d’un petit orage se déplaçant rapidement.

  • Luca

    Bonjour François,
    Dans cet article tu ne traites que le sujet de l’orage dans le cas où l’on marche. Cependant comme tu l’as dit l’orage se déclare souvent le soir : si on est dans son tarp monté avec nos bâtons de marche en train de dormir sur les tapis de sols isolant c’est très fangeureux non ? Il faut donc s’éloigner avec un poncho et attendre la fin de l’orage ?

    • François Jourjon

      Bonjour Luca,

      Difficile de savoir à quel point tu prends plus de risques quand tu restes dans ton tarp ou quand tu t’en éloignes. Je pense qu’il faut surtout positionner son tarp à un endroit stratégique pour éviter que cela « n’attire » la foudre.

      Bonne journée,
      François

  • Alex

    Bonsoir à tous,

    La peur de ma vie aujourd’hui. Fan de randonnée et n’ayant que la possibilité de marcher aujourd’hui car la semaine ne me le permettrait pas j’ai oublié les règles de base. Où plutôt pire : j’ai bien consulté la météo et constaté un risque d’orage. J’y suis allé malgré tout. Car combien de fois j’ai constaté des erreurs manifestes de métro ici.
    C’était à Saint Agnès au dessus de Menton. Après 2h 30 de rando l’orage se pointe et la, les consignes me reviennent et la peur aussi. On s’imagine que l’orage passe rapidement. Imaginez 1 heure en position de foetus sur mon sac à dos, la grêle tombant, la peur à son maximum, le vent et guettant la durée entre éclair et tonnerre… et l’orage ne quittait pas les alentours. 1 heure c’est long et interminable … je ne sentais plus mes pieds.alex pendant une heure le plus long laps de temps fut de 8 secondes. Je n’en pouvais plus et j’ai ensuite enchaîné les erreurs après avoir constaté l’accalmie partielle en courant sur la descente et en rejoignant une route. J’ai abandonné mes bâtons dans la montagne. Arrivé à la voiture j’étais sur une autre planète… celle des vivants. J’ai tellement eu peur … que ma bêtise serve svp

  • Philippe

    Bonjour à tous! me reconnectant sur votre site avec un sacré temps de retard, je réponds a Bernard au sujet de la foudre en boule qu’il a observée.Il s’agirait d’un « amas d’électrons » plus exactement d’un « plasma chaud » ( env. 5000°c) créé par l’impact d’un éclair de forte puissance. Un exemple de « plasma froid » que tout le monde connaît: l’éclairage par tube fluo appelé à tort « tube néon ». Mon 1 er contact avec Dame Foudre je l’ai eu a l’âge de 11 ans: suite à un éclair très proche et violent de la maison une petite boule de feu de couleur jaune orangé grosse comme une pomme est rentrée dans la maison par la porte de la cuisine donnant sur l’extérieur , passa a 1 mètre de moi et s’échappa par la hotte bâtie au dessus de la cuisinière à bois et charbon de maman…. un crépitement fort accompagna son trajet ainsi qu’un forte odeur piquante!! Je n’en menait pas large et ai été me réfugier dans…..la grande niche de Pilou mon berger allemand!! celui ci fit de son mieux pour me réconforter à grand coups de langue…LOL lui aussi avait peur!!
    J’en perdis le sommeil plusieurs semaines…!D’ailleurs mon père autorisa Pilou a venir dormir à côté de moi,sa présence rassurante finit par éteindre mon angoisse.
    Mon père, m’expliqua que l’odeur piquante – analogue à celle du soufre – est due a l’émission d’ozone liée a l’électrisation de l’air liée à la décharge de la foudre!

  • LAURENCE

    bonjour!
    merci pour les conseils.
    avec des amies, je prévois cet été une rando itinérante ds les alpes du sud ,génial mais cela inquiète le groupe car nous partirions après le 15 aout .
    superstition ou réalité: y a t il plus d’orages en montagne après le 15 aout?

    • François Jourjon

      Quand on regarde les statistiques (dans le 04 par exemple), ils sont plus fréquents en août que les autres mois, mais il n’y a pas une différence énorme avec les autres mois d’été.

  • Kévin

    J’ai été menacés deux fois par l’orage en randonnée :
    – une fois en auvergne où j’ai d’abord progressé en observant le ciel s’assombrir pendant une demi-heure avant de renoncer et revenir à ma voiture. Finalement l’orage est passé à côté de mon itinéraire mais dans le doute j’ai préféré ne pas tenter le diable.
    – une fois en autriche où j’étais descendu dans une vallée et l’orage m’a rattrapé sur le trajet du retour en rejoignant la crête que je devais encore longer pendant 1h. J’ai finalement opté pour une redescente directe à la ville en contrebas pour échapper à l’orage. Petit extra de 3h de descente à moitié en pierrier, je m’en souviendrais ! Mais encore une fois le jeu n’en valait pas la chandelle.

    Merci pour tous ces précieux conseils (et pour ce blog en général, une mine d’or !)

  • Christophe

    Un excellent article, comme souvent ! Je suis ce fil d’ailleurs depuis un moment, mais je ne m’étais pas encore décidé à raconter mon expérience, ce que je fais maintenant, à toutes fins utiles.

    Randonneur depuis tout petit (années 70) dans les Hautes-Alpes (secteurs Embrunais, Ecrins, Queyras principalement), j’ai vu quantité d’orages mais je ne m’étais jamais fait prendre. Il faut dire que la météo dans la région (la plus ensoleillée de France avec 300 jours de soleil par an, affirmation revendiquée par la région mais qui je pense est fausse aujourd’hui) a été pendant longtemps hyper « calée », avec des phénomènes orageux qui n’arrivaient pour ainsi dire jamais avant le 15 août. Depuis pas mal de temps maintenant, rien ne va plus et les orages sont très nombreux tout au long des mois « chauds », en particulier juin, juillet et août. Il y a des semaines où c’est tous les soirs.

    Bref, tout ça pour dire que je connais plutôt pas mal la région et les phénomènes météorologiques.

    C’était en juin 2017. Je décide de partir 3 petites journées en autonomie depuis Aiguille dans le Queyras. Je dors près des Lacs du Malrif le premier soir. Pas mal de nuages le soir, mais sans accumulation. Tout se passe bien. Le 2ème jour je passe de l’autre côté vers les Fonds de Cervières. Je prends une météo qui annonce des risques d’orage en fin de journée, à partir de 17h. J’arrive au refuge des Fonds de Cervières vers l’heure du déjeuner et décide finalement de repartir vers Souliers en passant par le Col de Péas. Je marche vite en montagne et me dis qu’il ne me faudra pas plus de 4h pour rejoindre mon point de chute. Le ciel est dégagé, pas un nuage.

    Je passe le Col de Péas vers 13h, pour découvrir que malheureusement, ce côté de la vallée s’est couvert au loin sur ma gauche, du côté de St Véran environ. Le ciel est parfaitement dégagé au-dessus de moi. J’hésite à faire demi-tour et là, erreur de débutant, je poursuis ma route. Je n’ai plus que de la descente avec une grosse partie bien boisée à environ 4 km. Après environ 30mn, la cellule orageuse s’était complètement formée à ma gauche et je vois un arc électrique impressionnant rejoindre 2 points d’une crête toujours sur la gauche avant de rejoindre le ciel. Le ciel au-dessus de moi est toujours bleu, mais de beaux cumulus commencent à s’accumuler et je vois très distinctement une autre cellule orageuse se former juste au-dessus de moi. En 30mn, je passe du ciel bleu à un début d’orage, et ça claque sévère sur ma gauche, toujours au loin (impossible d’apprécier la distance mais sans doute 10 à 15km)..

    Le vent se lève, chute des températures et premières gouttes de pluie. J’ai accéléré le pas depuis longtemps, presque à courir, 2ème erreur de débutant notamment du fait des risques de blessure. L’orage commence à gronder non loin de moi dans ma zone. La pluie s’intensifie. J’arrive dans la zone boisée. Impossible de savoir combien il me reste avant d’atteindre Souliers et le gîte qui était mon point de secours. Et là, tout bascule, même si au moins je suis bien descendu et dans les arbres. La grêle s’abat fortement et ça claque fort. Je compte le temps entre éclairs et tonnerre, jamais plus de 10s, en moyenne entre 2 et 6s. Et ça n’arrête pas. Ne sachant pas combien il me reste avant le gîte, je balance mon sac avec mes bâtons et me mets en boule à une cinquantaine de mètres, en me bouchant les oreilles si toutefois ça pète vraiment près. J’attends. Je compte. Purée ça passe pas, l’orage continue de plus belle. Le temps est long mais au bout de 20mn j’ai tellement mal partout dans cette position, trempé jusqu’aux os et frigorifié, que je me dis que j’ai mieux à faire de continuer pour atteindre le gîte rapidement. Je reprends donc mon matériel, l’orage n’a pas faibli, et je continue ma route. En fait, j’étais à même pas 10mn du gîte.

    Gros soulagement d’arriver. Et une soirée mémorable avec une équipe de tournage suisse, ainsi que toute une équipe de randonneurs de tous horizons filmés dans le cadre d’une émission retraçant leur périple de 30 jours sur le GR5. Ils avaient réservé tout le gîte mais étant seul (allez, 3ème erreur de débutant sans doute, randonner seul, c’est pas top), j’ai pu rester avec eux. C’était le soir de la fête de la musique. Un super moment de partage, avec l’émotion encore très présente de cet épisode inédit pour moi.

    Malgré l’habitude de la montagne et de la région, et mes connaissances en météorologie du fait de mon brevet de pilote (limitées mais mieux que rien, notamment pour surveiller l’évolution des nuages et les formations orageuses), je me suis fait avoir. Ca va tellement vite. J’avais beau le savoir, depuis toujours…

    Mes leçons: quand c’est clair derrière et sombre devant, je réfléchis pas, je reviens là où c’est clair surtout quand je n’ai même pas fait la moitié du chemin; et puis je prends nettement plus de marge quand la météo annonce des risques à partir de 17h, quitte à griller la demie-journée, voire la journée; par ailleurs, quand on dit que le temps change vite en montagne, LE TEMPS CHANGE VITE EN MONTAGNE ! J’insiste, en une grosse trentaine de minutes je suis passé du grand bleu à l’orage. Enfin, idéalement je m’organise pour randonner en autonomie à d’autres moments de l »année où le risque d’orages est moins élevé. Quant à randonner seul, j’adore ça, alors ça changera pas. J’en ai besoin de temps en temps.

    Petite question subsidiaire pour les « connaisseurs »: pourquoi donc un tapis isolant ? Je veux dire, un morceau de tapis isolant, ça doit faire 1cm, donc ça ne rajoute pas grand-chose à nos chaussures qui sont déjà « isolantes », non ? Quant à s’installer sur son sac, bon courage pour tenir dessus juste avec les 2 pieds et en boule… Enfin j’avoue que je suis un peu perplexe de ces suggestions et j’aimerais comprendre « scientifiquement ». Je ne remets pas en cause hein, je m’interroge 🙂

    • François Jourjon

      Merci pour le retour d’expérience Christophe. Effectivement, ça va très vite, une cellule orageuse peut se créer en moins de 30 minutes et le souci en montagne est que l’on n’a rarement une vision dégagée sur tout le ciel, donc encore moins le temps d’anticiper.

      Par rapport à l’isolation, je vois que Philippe a répondu ci-dessous. Effectivement cette isolation supplémentaire n’est peut-être pas énorme, mais elle pourra faire la différence et ça permet aussi de s’assoir et d’éviter la position accroupi qui peut vite devenir inconfortable. 😉

  • Philippe

    Je vais répondre a @Christophe: le tapis isolant sert en fait a vous isoler du sol et a éviter les « courants de sol » en effet, une décharge de foudre proche se « dilue » dans le sol, mais si le sol est mauvais conducteur, ‘ roches granitiques, gneiss, roches calcaires, basalte…) le courant de foudre aura tendance a circuler EN SURFACE et non en profondeur!! donc il se créera des tensions de surface dits « gradients de tension » comme les cercles sur l’eau quand on lance un caillou dedans! si vous êtes placé entre 2 gradients vous serez soumis a une tension différentielle qui vous électrocutera ou – au mieux – va bien vous secouer!! on appelle ça la « tension de pas » et c’est cela qui tue les bêtes de troupeau! l’écartement entre pattes avant et arrière d’un vache ou cheval crée une différence de potentiel et le courant emprunte le chemin du coeur donc électrocution! pour un humain cela est un peu moins grave on est sur 2 pattes et le courant passera par vos jambes, les chaussures n’ont aucun pouvoir isolant face a des milliers de volts!! ( tout comme les pneus des voitures) vous en serez quitte pour une paralysie musculaire et des brûlures…aux points d’entrée et de sortie!!

    Cette règle nous est toujours rappelée a nous les électriciens travaillant au voisinage d’appareils a très haute tension. Pour mémoire, un troupeau entier de 300 moutons fut exterminé en Serbie par ce phémomène….
    Et je vous ajoute une indication; un avertissement magistral: si vous entendez une sorte de bourdonnement ou crépitement sec; et que vos poils se dressent ou vos cheveux, mettez vous en position de sécurité, si vous êtes sur un point élevé, descendez fissa! ce là signifie que la charge en electricité statique est très élevée, donc coup de foudre proche a venir!!

  • livio

    Comment peut-on rester accrtoupi sans avoir les pieds sur le sol … ????

  • camille

    Bonjour j’aimerais savoir quoi faire lorsque l’on bivouac pendant une nuit d’orages en montagne car on ne peut pas se mettre dans la tente avec piquets et armatures en metal. Il faut dormir en se protégeant de la pluie et du froid donc la boule c’est pas possible. Possible de dormir en tente en remplaçant les morceaux de métal par des branches souples ?
    Autre question si le sac a des armatures en metal, possible de s’asseoir dessus si ces armatures se retrouvent à l’horizontal, au sol ?
    Merci pour l’article très intéressant je pars plus sereine 🙂

    • Philippe

      Pas bête du tout! effectivement théoriquement c’est bon. Si vos armatures de sac sont métalliques et en contact avec le sol pas de problèmes. Et débarrassez vous de tout objet metallique sur vous Y COMPRIS DES BIJOUX ET AUTRE GOURMETTES

  • Philippe

    https://www.youtube.com/watch?v=Jv_WZ2-dbTQ

    Et me voici de retour !!!! voici comment fabriquer à peu de frais un « champmètre » pouvant vous indiquer si vous êtes en danger; facile a fabriquer, de mon côté je suis en train de le réétudier pour émettre un signal sonore et non plus des LED, mais enfin il fonctionne! Je l’ai fabriqué et vérifié….Vous n’avez besoin que de qqes composants et d’une plaquette « Veroboard » pour faire le circuit imprimé. Cette saison de pêche je vais me le prendre avec moi.En lac.Quand même plus léger qu’un vieux petit transistor.De toutes façons les GO ont été supprimées sur ttes les stations radio.
    Puis vous dire que les deux jeunes en vidéo sont des as.

    Philippe

  • Tollio

    Bonjour
    Nous montions au Canigou, départ 9h, 2800m d’altitude.
    Notre souhait aller au refuge, 2200m.
    L’orage nous a surpris à 1h du refuge.
    Rochers sous les pieds, bâtons de marche, arbres calcinés… nous n’étions pas fiers, la pluie forte, les éclairs, le tonnerre, ne pas paniquer mais nous n’avions pas d’itinéraire bis. Quelle peur!

  • Gaubert

    Merci pour ces informations très précieuses.

  • Camille

    J’ai vécue un orage avec une amie, on était sur une plaine en montagne, sans réseau. Il pleuvait énormément.
    On s’est abriter sous un rocher, et on n’y a passé la nuit.
    Les éclairs sont restés au-dessus de nous pendant deux bonnes heures, mais heureusement la foudre n’a pas frappée.

  • Maxime

    Bonjour,
    Merci pour le rappel de ces conseils, si simples et pourtant vitaux. Je me suis retrouvé sous l’orage au cognoli di Ottaviano derrière le Vésuve il y a un an en pleine journée (14h); le temps était radieux, mais l’orage est arrivé en 10mn! Au sommet de la crête, je n’ai eu d’autre choix que de détaler 200 mètres plus bas, et à raison: la foudre est tombée sur un arbre à 10m de la position que j’avais quelques minutes auparavant!
    Bonne soirée et encore merci, Maxime

    • Axelle (assistante de François)

      Bonjour Maxime, merci pour votre témoignage. Il démontre bien que le meilleur montagnard (celui qui restera en vie) est celui qui sait quand il faut rebrousser chemin 😉